Émétophobie: Peur à en vomir

Bonjour chers membres du groupe et tous ceux et celles qui liront cette chronique en dehors du groupe. Nous vous rappelons que ces chroniques sont à titre informatif et réflectif et ne constituent pas un avis médical d’aucune sorte.

Lorsque l’on souffre d’émétophobie, cette peur irrationnelle et intense de vomir, on devient hyper alerte à tous signes et symptômes de soi et d’autrui. Nuit et jour, on est en état de vigilance constante au cas où…quelqu’un ou soi vomirait. Les émétophobes vivent souvent dans la constante anticipation que l’objet de leur peur se produise, même s’il ne se produit vraiment pas souvent! 

Lorsque notre cerveau cherche des indices de maladies chez les autres ou sur les réseaux sociaux, il est certain que tôt ou tard, on rencontre des signes de ce que l’on cherche. Ce que tu cherches te cherche. 

BANG! Nous lisons sur nos réseaux sociaux que la meilleure amie de notre fille a attrapé la gastroentérite hier. Vous vous rappelez soudainement que votre fille a justement une activité de planifier demain avec cette personne.   Ça c’est l’étincelle.

L’étincelle provient d’une situation que l’on juge à risque pour nous ou pour des êtres chers. C’est le départ. Or, ce n’est pas parce qu’il y a une étincelle qu’il y aura nécessairement un feu de forêt! Mais lorsqu’on est émétophobe depuis très longtemps, partir des feux est devenu une habitude et on en même rendu bon, voir expert pour en partir dès qu’un minuscule, voir un microscopique indice de maladie se présente. Un gargouilli dans notre estomac, un enfant qui mange peu ou trop, une personne qui est pâle est suffisant.

 

Parfois, on est tellement rendu expert à partir des feux qu’on a seulement à récolter quelques renseignements, on les concentre et on part notre feu nous-même! Je sais, j’ai déjà été émétophobe…

Qu’allez-vous faire sur ce feu potentiel? Ajouter de l’eau pour l’éteindre? Ajouter de l’essence pour l’allumer comme il faut?

Lorsque vous ajouter de l’essence, vous activez la spirale et vous enclenchez une série d’automatismes et de réflexions pas toujours justes ou rationnelles. Vous enclenchez ce cercle vicieux et vous dépensez littéralement vos énergies à tenter de penser à toutes sortes de scénarios les plus catastrophiques les uns que les autres. Bref, vous nourrissez votre phobie, vous amplifiez le feu, mais ça vous le savez déjà…et pas besoin de vous donner des trucs supplémentaires pour ajouter de l’essence sur le feu.

Lorsque vous ajoutez de l’eau, vous calmez la spirale vers les pensées interminables, l’angoisse, la peur, les pensées irrationnelles. Vous empêchez cette glissade vers ce qui peut durer quelques minutes, voire quelques jours de stress avant de voir comment la situation va évoluer.

HA HA, voilà bien une bonne image Nathalie, mais comment on fait pour mettre de l’eau sur cette étincelle? Hey gang, si c’était facile, les émétophobes seraient tous guéris!

Premièrement, de s’en rendre compte soi-même est déjà un bout de chemin de fait. S’observer mettre le feu, découvrir quelles pensées vous traversent l’esprit lorsque ça se produit sans pour autant tenter quoique ce soit pour l’éteindre. Prendre des notes. C’est déjà un immense travail à faire! 

Une fois qu’on a observé le schéma dans lequel nous évoluons. On peut ensuite essayer de le contourner ou de l’influencer.

Il faut chercher des phrases, des pensées ou des actions qui mettent de l’eau sur l’étincelle ou le feu naissant: Je vous donne des exemples ici, c’est une liste à compléter, à poursuivre! C’est un grand buffet et cela dépendra de la situation.

  • Pour le moment, c’est ainsi.
  • Ouin pis?
  • Inspire, expire en faisant les mouvements
  • Ce n’est pas la gastro jusqu’à preuve du contraire.
  • Plusieurs raisons peuvent expliquer XXXX (un mal de ventre, un petit appétit, un gros appétit, une mine pâle, une mine fatiguée, etc.)
  • Une chance que j’ai un système immunitaire.
  • Respire profondément, respire lentement; tu es en sécurité.
  • Ce moment passera, tout comme les nuages dans le ciel.
  • Contrôle ce que tu peux, lâche prise pour le reste.
  • Se rappeler une situation qui a eu un bon dénouement qui ressemble à la même situation
  • Dans le calme, tu trouveras ta force.
  • Un pas à la fois, un jour à la fois
  • La peur est juste une émotion, ne lui donne pas le pouvoir de te définir.
  • L’anxiété est une vague, laisse-la passer sur toi sans te submerger.
  • Cherche la beauté dans l’instant, même petit.
  • Rappelle-toi des moments de paix, et tiens-les près de ton cœur. » 
  • Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la décision que quelque chose est plus important que la peur. » – Motive à faire face à ses peurs pour vivre pleinement.
  • Souris à toi-même dans le miroir; rappelle-toi que tu es plus fort que ta peur.
  • Je peux tout surmonter.

 Ajout de membre:

– C’est une courte période, difficile à surmonter sur l’instant T de la crise, MAIS on s’en sort 

– Nous ne vomissons pas tout les jours (et heureusement) 

– Se gaver d’anti vomitif, n’aide pas, mais au contraire détériore la santé 

– Prendre le temps de méditer sur toi, dans le calme, si possible avec une musique douce en fond

Le mot d’ordre ici est : chercher tout ce qui peut vous apporter dans un autre chemin de pensée.

C’est difficile? Oui je sais. Quand ça fait des années qu’on fonctionne de la même façon, il se creuse des ornières et le chemin est déjà décidé d’avance. Parfois, ces ornières sont très profondes, si profondes qu’il vaut mieux prendre totalement un autre chemin ou ça prend des professionnels pour vous aider à sortir de ces ornières là.

C’est différent pour chacun. C’est vrai, ça ne vous guérira pas instantanément, mais c’est une clé pour avancer.

Bonne chance

Nathalie Thibault, Microbiologiste agréée, ex-émétophobe

Publié le 11 mars 2024


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